Malheureusement, en 2012, une lourde maladie bouleverse la vie de Michel, alors âgé de soixante-quatre ans, mais sa détermination n'en demeure pas moins ferme. En dépit de cette terrible affection qui le ronge inexorablement, des multiples hospitalisations et des souffrances indicibles qui l’accablent, il n'est pas prêt à abandonner sa passion. Pendant les trois années d'évolution de sa maladie – qui allait l'emporter le 15 septembre 2015 –, il a encore suffisamment de forces pour se rendre assez régulièrement à son Arb’erratum pour l’entretenir, voire le développer en y plantant de nouvelles espèces d’arbres afin d'améliorer la biodiversité de l'endroit.
Aussi, pouvons-nous saluer le parcours exemplaire de ce travailleur infatigable, les multiples talents qu'il démontre dans son activité professionnelle comme au travers de toutes ses réalisations culturelles et artistiques. De même empressons-nous de vanter ses qualités humaines exceptionnelles (intégrité, efficacité, engagement au service des autres, bienveillance), ses qualités de pédagogue (créativité, empathie), et de jardinier (humilité, persévérance). Il nous laisse aussi et surtout l'exemple d'un courage héroïque – surhumain – avec lequel il affronte, à la fin de sa vie, une maladie terrifiante.
Enfin, même si après ses études au séminaire il se détourne de la voie de la prêtrise, Michel est aussi, et restera toute sa vie, un homme de foi imprégné de l'Evangile de par sa formation initiale. Foi dont il témoigne notamment lors de la messe dominicale en confessant le credo commun aux religions chrétiennes. Durant les trois dernières années de sa vie, faisant donc preuve d'un rare courage devant la maladie, il sait que dans ses souffrances, Dieu est avec lui : « Je vais me battre pour vaincre cette maladie avec la grâce de Dieu (3) », nous écrit-il en octobre 2012. En un mot, Michel met sa confiance en Dieu, source de son espérance. Comme tous les chrétiens, il a la conviction que la vie éternelle promise est certaine et n'hésite pas à le marteler dans ses derniers écrits.
En passant, nous disons également toute notre admiration à Micheline, son épouse et Isabelle, sa fille qui, inaccessibles au découragement, s’impliquent fortement dans le soutien et l’accompagnement de Michel tout au long de sa dure maladie.
Nous avons ainsi souhaité marquer le cinquième anniversaire de la disparition de Michel Bouchot en publiant cette page (illustrée de photos de quelques-unes de ses œuvres) qui lui est dédiée. Il n'était que juste de rendre hommage à l'action éminente de cet enseignant artiste – aussi polyvalent que talentueux –, à ses remarquables qualités humaines, à son érudition et à ses réalisations exceptionnelles. Nous avons conscience de ne l’avoir fait qu’imparfaitement… du moins, avons-nous tenté de le faire avec respect et admiration.
Claude Bouchot
15-9- 2020 |