Détermination de la lumination à la prise de vue |
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Le contenu du sujet |
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Définition Tout d'abord délimité par le cadrage, le sujet peut être ensuite divisé en une multitude de petites zones de surface apparente identique, par exemple au moyen d'un quadrillage très fin posé sur le verre dépoli d'une chambre photographique. La luminance de chacune des zones ainsi déterminées est mesurée avec un luminancemètre puis enregistrée. Cette opération terminée, on procède alors au classement des luminances par classes de valeurs voisines. Le tableau de chiffres obtenu constitue une distribution de luminances qui peut être représentée graphiquement par un diagramme (figure 1), celui-ci illustrant ce que nous appelons le contenu du sujet. L'allure générale de la distribution de luminances est propre au sujet photographique testé. Au cas présent, nous observons surtout la prédominance des fortes luminances c'est-à-dire des zones claires. |
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Les luminances caractéristiques de la distribution En dessous du diagramme de fréquences de la figure 1, sont schématisées des valeurs typiques de la distribution : |
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Choisies à la prise de vue, les plages des ombres et des hautes lumières servent de limites au contrôle du contraste tout au long du processus photographique. Aux différentes luminances du sujet s'échelonnant de celle des ombres à celle des hautes lumières, doivent correspondre sur l'épreuve, des tons bien différenciés. De part et d'autre des luminances extrêmes – nous entendons par luminances extrêmes les luminances des hautes lumières et des ombres – sont observées sur le diagramme, deux séries de données aboutissant respectivement à droite, sur une valeur maximum et à gauche, sur une valeur minimum. Ces deux séries de luminances marginales émanant des zones très claires et très foncées mais peu nombreuses du sujet, ne sont pas contrôlées durant le processus photographique ce qui signifie qu'elles ne sont pas – ou très peu – différenciées sur l'épreuve. Egale à la demi-somme des luminances maximum et minimum et située graphiquement à mi-chemin entre celles-ci, la luminance médiane est très importante puisque le posemètre, rappelons-le, est réglé de façon telle qu'il doit mesurer cette luminance médiane du sujet (ou, selon la marque du posemètre, une luminance qui lui est proche) pour que l'exposition soit exacte, le contraste du sujet étant par ailleurs supposé normal. Dans notre exemple, la luminance médiane est donc égale à 1,8 (log L). La luminance moyenne, quant à elle, est égale à la somme de toutes les valeurs de luminance enregistrées rapportée à leur nombre. Dans une distribution de luminances dissymétrique – celle de la figure 1 en est un exemple – la valeur moyenne est toujours décalée à droite ou à gauche de la valeur médiane, le sens et l'ampleur du décalage étant fonction de l'allure générale de la distribution de luminances, autrement dit, du contenu du sujet.
Qu'il effectue une mesure intégrale du sujet indépendamment de l'appareil photographique ou une mesure intégrale de la surface de visée lorsqu'il se trouve derrière l'objectif, le posemètre, dans les deux situations, donne des indications fondées sur la luminance moyenne du sujet. Mais comme il est exceptionnel qu'un sujet photographique présente une distribution de luminances symétrique, la luminance moyenne mesurée coïncide rarement avec la luminance médiane. Pour remédier à cet inconvénient, certaines solutions sont apportées en mesure non TTL, aussi bien qu'en mesure TTL.
La démarche la plus simple contrecarrant l'influence néfaste du contenu du sujet lors de la détermination de la lumination consiste – en évitant la mesure intégrale – à s'orienter avantageusement vers d'autres méthodes de mesure en lumière réfléchie : mesure sur une charte de gris, mesure sur une teinte moyenne du sujet, mesures successives sur les hautes lumières et les ombres du sujet, mesure unique sur les hautes lumières ou mesure unique sur les ombres. Ces différents procédés – auxquels s'ajoute la méthode de mesure en lumière incidente – permettent au photographe travaillant à l'aide d'un posemètre indépendant, de mesurer avec une grande précision la luminance médiane et ainsi, d'esquiver le problème du contenu du sujet.
On sait qu'en mesure TTL – c'est le cas pour tous les boîtiers argentiques et numériques – curieusement, la mesure intégrale est largement adoptée, mais pour remédier au problème du contenu du sujet, les fabricants ont recours, grâce à une électronique intégrée de plus en plus performante, à une pondération (figure 2) judicieuse de la mesure (mesure intégrale à prépondérance centrale, mesure évaluative, ...). |
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Hormis ce mode de mesure ancien, la mesure TTL sélective (autour de 10 % de la surface de l'image) est une réponse sûre face aux distributions de luminances dissymétriques rencontrées généralement à la prise de vue. Notons enfin que les fabricants de photoscopes proposent aussi de plus en plus la mesure spot (concentrée sur environ 2 à 3 % de la surface de l'image) qui permet avantageusement de sonder le sujet, d'en déterminer le contraste et d'effectuer des mesures très précises sur les hautes lumières, les ombres ou tout autre partie restreinte (privilégiée) de son contenu, un mode de mesure qui se révèle particulièrement utile au photographe technicien et dont les atouts s'apparentent à ceux de la mesure en lumière réfléchie avec un posemètre (spotmètre) indépendant. |
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Claude Bouchot |