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Le tirage par agrandissement
 
Le contraste du positif
 
 

Définition

Rappelons que pour définir le contraste du sujet et de son image comme celui du négatif et de son image, toujours on assimile cette notion à l'intervalle existant entre les valeurs extrêmes des hautes lumières et des ombres, ces valeurs n'étant pas cependant maximum et minimum puisque nous savons que des détails sont exigés aussi bien dans les hautes lumières que dans les ombres.

La définition du contraste du positif (ou de l'épreuve) ne peut échapper à cette règle comme nous le montre le tableau 1 où le contraste est exprimé en valeurs logarithmiques.

 
=
log L hautes lumières - log L ombres
=
log H hautes lumières - log H ombres
=
D hautes lumières - D ombres
=
log H ombres - log H hautes lumières
Contraste du positif
=
D ombres - D hautes lumières
 
Tableau 1 : Définition du contraste en photographie.
 

Toutefois, il n'est pas interdit de considérer l'intervalle entre deux densités du négatif ou de l'épreuve, autres que celles des hautes lumières et des ombres. Dans ce cas – lorsque l'on examine une zone particulière du négatif ou du positif – on peut alors parler de « contraste local ».


Détermination du contraste du positif

Comme pour le négatif, les densités de l'épreuve se déterminent aussi au moyen d'un densitomètre avec toutefois la différence suivante : tandis que la mesure se réalise en lumière transmise pour les négatifs à support transparent, elle s'effectue en lumière réfléchie pour les épreuves dont le support est opaque.

Après avoir fait la lecture des densités des plages correspondant aux ombres et aux hautes lumières, la détermination du contraste de l'épreuve se résume à une simple soustraction. Par exemple, pour un papier brillant, si la densité des ombres est 1,60 et celle des hautes lumières 0,10 le contraste a pour valeur 1,50.

Cependant, il faut reconnaître que les exigences relatives au contraste du positif – élément final résultant d'une suite d'opérations – demeurent très subjectives. Le plus souvent, en effet, les photographes préfèrent, non pas un intervalle entre densités extrêmes correspondant rigoureusement à celui des luminances extrêmes du sujet, mais un contraste agréable à regarder ! Ceci est important et signifie que, même si à la prise de vue le sujet présente un contraste faible ou fort, on souhaite généralement sur les épreuves un contraste uniforme concordant avec la valeur maximum de contraste que le papier photographique est susceptible de mettre en évidence. A la figure 1, nous avons supposé un sujet fortement contrasté (2,70) et au tirage, un papier brillant donné capable de restituer une valeur maximum de contraste de 1,50.

 
 
Figure 1 : Même si à la prise de vue le sujet présente un contraste extrême – c'est le cas pour cet exemple – on préfère généralement sur l'épreuve un contraste uniforme et agréable à regarder. Nous observons ci-dessus :
A = Contraste du sujet
B = Contraste de l'image du sujet
C = Contraste du négatif
D = Contraste de l'image du négatif
E = Contraste de l'épreuve
Ce diagramme nous montre surtout le « cheminement » du contraste (valeurs logarithmiques) tout au long du processus photographique. Nous distinguons successivement : un léger flare à la prise de vue, un CCD de 0,50 pour le négatif, un effet de flare prépondérant au tirage et une surface brillante pour le négatif.
 
Ainsi, le contraste du positif s'apparente à la notion d'esthétique ! Et comme sa valeur exacte n'est pas utilisée par la suite comme celle du contraste du sujet ou du négatif – l'épreuve, nous venons de le dire, constituant le but du processus photographique – il est superflu, sauf pour des travaux spécifiques de recherche, de déterminer le contraste du positif. Par contre, nous verrons que le choix de la gradation de l'émulsion positive représente pour le tireur la principale préoccupation en matière de contraste.
 
 

Contraste du positif et gradation

A la figure 2 où est représentée une gamme de 6 gradations (papier brillant), nous observons tout d'abord un point intéressant : la densité maximum ne varie pas significativement d'une gradation à l'autre. Nous pouvons en dire autant pour le contraste et ceci répond au désir de l'observateur moyen, un nivellement du contraste du positif quelque soit le contraste du sujet. Nous distinguons en outre que la pente moyenne (CCD) d'une courbe caractéristique est inversement proportionnelle à la gradation.

Comme nous l'avons fait au niveau du négatif, dénonçons ici l'emploi par certains auteurs du terme « contraste » pour signifier la pente de la courbe caractéristique du papier et quelquefois par ailleurs, la substitution ou juxtaposition de « contraste » à « gradation » ce qui démontre à nouveau l'obscurité de la notion de contraste en photographie. Rappelons que le contraste de l'épreuve est égal à D ombres - D hautes lumières.

 
 
Figure 2 : Faisceau de courbes caractéristiques illustrant une gamme de 6 gradations de papier photographique.
 
 

Contraste du positif et qualité de surface

Désormais, considérons une seule et même émulsion couchée sur trois surfaces différentes : brillante, semi-mate et mate. Bien qu'il s'agisse physiquement de la même émulsion, la densité maximum n'est pas identique pour les trois surfaces (figure 3). Mais nous savons que la mesure des densités d'un papier s'opère en lumière réfléchie et que le phénomène de réflexion dépend énormément de la qualité de surface. Aussi, pour les deux paramètres, CCD et densité maximum, pouvons-nous expliquer les différences apparentes existant entre ces trois qualités de surface courantes.

Du point de vue pratique, un papier mat présente toujours – si on le compare à un papier brillant – une densité maximum et un contraste inférieurs, ce qui veut dire aussi beaucoup moins de tons différenciés. Par contre, celui-ci se prête mieux à la repique et à la retouche. Lorsqu'on désire reproduire un maximum de petits détails, il convient donc de choisir une surface brillante.

En résumé, le choix de la qualité de surface est surtout fonction de la catégorie de travail effectué (photographie industrielle, publicitaire, documentaire, artistique...) mais aussi du goût personnel de l'opérateur.

 
 
Figure 3 : Pour une même gradation, une surface mate présente toujours – si on la compare à une surface brillante – une densité maximum et un contraste inférieurs.
 
 
A suivre :

La gradation du papier
 
 
Copyright © Claude Bouchot