Préparation à la prise de vue |
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Correction du contraste du sujet |
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Pour obtenir des photographies techniquement parfaites, il est nécessaire de mesurer le contraste du sujet afin, éventuellement, de le modifier pour que l'image du sujet puisse être correctement enregistrée par la surface sensible. Les grands photographes publicitaires, les portraitistes, les spécialistes de la photographie industrielle, les chefs opérateurs qui collaborent au tournage des grands films, notamment, mesurent systématiquement le contraste. Aussi, les photographes novices ne devraient pas négliger ce facteur au demeurant facile à contrôler. Les émulsions photographiques n'acceptent pas les sujets excessivement contrastés. Cette incapacité est d'ailleurs variable avec les types d'émulsion. Les films négatifs sont ceux qui admettent les plus grands contrastes. Les négatifs noir et blanc sont plus tolérants que les négatifs couleur. Les inversibles par contre, ont une latitude d'exposition très étroite : ils n'acceptent que des sujets peu contrastés. La mesure du contraste prend ainsi une grande importance si l'on désire une restitution photographique fidèle du sujet, en valeurs comme en couleurs. Lorsqu'il a déterminé le contraste d'un sujet, l'opérateur peut décider, soit l'élimination du sujet photographique de contraste faible ou fort (démarche souvent la moins risquée en extérieur), soit la correction du contraste du sujet lorsqu'il est trop fort ou trop faible (conduite ordinaire en prise de vue de studio). C'est à cette deuxième façon d'agir que nous allons nous arrêter. Le contraste du sujet se définit le plus souvent par le rapport des luminances extrêmes L/l où L est la luminance des hautes lumières et l la luminance des ombres. Lorsque la luminance des hautes lumières est, par exemple, 64 fois plus élevée que celle des ombres, on dit que le contraste du sujet ou intervalle entre luminances extrêmes est de 64 à 1 ou 64 : 1. Dans la pratique courante, ce dernier intervalle correspond à un contraste moyen. Rappelons aussi que la luminance dépend à la fois de l'éclairement et du facteur de réflexion propres à la plage considérée sur le sujet. Or, le facteur de réflexion est invariable pour une matière donnée. Le seul moyen d'intervention du photographe pour corriger la luminance d'une zone extrême du sujet – et par conséquent le contraste de ce dernier – est donc l'éclairement... plus précisément, le contraste d'éclairement.
Nous savons que les plages des hautes lumières et des ombres correspondent aux limites imaginaires du sujet, choisies subjectivement par le photographe ou, si l'on préfère, aux valeurs extrêmes de luminances qu'il souhaite contrôler. Mais, on sait aussi que, la plupart du temps, le sujet ne reçoit pas un éclairement uniforme. Particulièrement au niveau des plages des hautes lumières et des ombres, les valeurs d'éclairement mesurées sont généralement différentes. Le rapport de la première sur la seconde définit le contraste d'éclairement. Si nous enregistrons successivement à proximité des hautes lumières puis des ombres, 8000 et 1000 lux, le contraste d'éclairement est 8000 / 1000 = 8 : 1. Après avoir disposé autrement les projecteurs éclairant le sujet, nous relevons maintenant 9000 et 3000 lux soit un contraste d'éclairement de 3 à 1.
Hormis l'évaluation du contraste du sujet par le rapport des luminances extrêmes L/l, on peut également déterminer ce contraste (tableau 1) à partir de deux autres données de base caractérisant les plages des hautes lumières et des ombres : l'éclairement reçu et le facteur de réflexion. Respectivement, supposons comme valeur d'éclairement 8000 et 2000 lux et comme facteur de réflexion 0,64 et 0,03. |
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En conclusion, le photographe peut corriger à sa guise le contraste du sujet en modifiant le contraste d'éclairement. Il le fait en studio en déplaçant les projecteurs et en régulant leur puissance, l'opération étant contrôlée par des mesures au luxmètre. |
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Copyright ©
Claude Bouchot |