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Détermination de la lumination à la prise de vue
 
Le traitement du film
 
 

Il faut savoir que la sensibilité nominale inscrite sur l'emballage des films est en général déterminée dans des conditions de traitement normales. Ce qui implique notamment le choix d'un révélateur et d'un temps de développement permettant d'obtenir un CCD moyen (environ 0,60 pour un film négatif noir et blanc). Au laboratoire, pour les travaux courants, ces conditions sont le plus souvent respectées car ordinairement on cherche d'abord à mettre en évidence les caractéristiques sensitométriques nominales des films. Ces dernières garantissent principalement la coïncidence entre sensibilité optimum, contraste optimum et densité support + voile minimum, qualités difficiles à équilibrer et dépendant toutes trois de la durée de développement.

Cependant, les conditions standards de traitement ne permettent pas toujours de dévoiler – pour une caractéristique donnée – les possibilités maximum de l'émulsion. Ainsi, quelquefois, sommes-nous amenés à développer dans un révélateur « grain fin » pour réduire le grain ou bien, à prolonger le temps de développement pour bénéficier d'une sensibilité apparemment plus élevée. Comme ces deux pratiques s'écartent des conditions normales spécifiées par les normes, il est bien logique de s'attendre à ce que la sensibilité apparente diffère quelque peu de la sensibilité nominale.

En effet, dans le premier cas, une légère baisse de la sensibilité est la conséquence habituelle (mineure) de l'utilisation d'un révélateur « grain fin » tandis que dans le second, la modification de la sensibilité devient le but recherché. Certaines conditions du traitement des films – nous venons d'en relever deux – peuvent donc, si celles-ci ne sont pas conformes aux instructions de base du fabricant, influencer la sensibilité nominale du film employé et par le fait, la lumination.

Avant de clore cette page, quelques petites recommandations s'imposent en ce qui concerne les développements prolongés qui, prétendument, laissent la possibilité de « doubler » voire de « quadrupler » la sensibilité des films. En réalité, il est impossible de dire exactement de combien la sensibilité est accrue puisqu'un surdéveloppement conduit systématiquement à un CCD élevé. Or, nous avons souligné qu'un CCD moyen constitue une des conditions primordiales requises pour déterminer la sensibilité d'une émulsion ! On comprend alors qu'un film ne peut avoir qu'une seule sensibilité (sensibilité nominale) et que celle-ci est théoriquement (sensitométriquement) immuable.

A l'égard de cette pratique, il est donc certainement plus juste de parler de sous-exposition délibérée à la prise de vue, sous-exposition compensée par un développement « poussé » occasionnant une augmentation apparente de la sensibilité. Prenons garde néanmoins, ce principe n'est pas sans inconvénients. Il ne s'adapte qu'à certains films noir et blanc et couleur (les fabricants le précisent toujours). Enfin, la sous-exposition et l'augmentation de la durée du développement doivent être relativement modérées si l'on ne veut pas s'exposer aux conséquences inévitables d'un tel procédé :

– accroissement excessif du contraste du négatif ou de la diapositive.
– diminution de la latitude d'exposition, ce qui laisse entendre que l'on ne doit pas recourir au développement « poussé » après sous-exposition de sujets fortement contrastés.
– perte de détails dans les ombres.
– intensification de la granulation.
– désaturation des couleurs (pour les films inversibles couleur).
 
 
Copyright © Claude Bouchot