Détermination de la lumination à la prise de vue |
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Intérêt du contrôle du contraste |
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Rassurons tout de suite les photographes qui n'ont jamais contrôlé le contraste à la prise de vue ; sur films négatifs, ceux-ci peuvent en effet espérer avec les systèmes d'exposition actuels, de bons résultats pour la plupart des sujets photographiques. Par contre, sur films inversibles, lorsqu'on ne tient pas compte du contraste, même avec un système de mesure très élaboré, la proportion d'expositions inexactes dans les ombres et les hautes lumières peut s'élever à 20 %. La première cause de ces expositions inexactes est le « contenu » du sujet, autrement dit l'importance des parties sombres par rapport aux parties claires. En mesure intégrale du sujet, ce rapport de surfaces peut influencer les résultats de la mesure. Dans un autre article, nous nous attardons sur les différentes méthodes de mesure et particulièrement celles qui répondent le mieux à ce problème du contenu du sujet. Plus difficile à résoudre est la deuxième cause des erreurs d'exposition sur films inversibles : les sujets à grand contraste. L'intervalle des luminations différenciées susceptible d'être enregistré par une émulsion inversible est relativement réduit. Aussi, est-il plus sage à la prise de vue d'éliminer tout sujet ayant un contraste supérieur à 64 : 1 – d'où l'intérêt de la mesure de ce dernier – plutôt que de jeter à la corbeille des diapositives sans détails dans les ombres et/ou hautes lumières. Toutefois, il est possible de corriger le contraste à la prise de vue. Cela se pratique normalement en studio. La répartition des différentes luminances dans les limites de la composition photographique dépend du pouvoir réfléchissant propre aux divers éléments constitutifs du sujet mais aussi des différences d'éclairement reçu. C'est la raison pour laquelle il est concevable de modifier le contraste du sujet en intervenant sur le rapport entre éclairage principal et éclairage d'appoint. En studio, on peut donc parler d'un autre contraste – en amont du contraste du sujet – celui de l'éclairement. Avec des sujets moyens, un contraste d'éclairement de 3 à 1 est couramment utilisé. En extérieur, si cela est possible, le photographe intervient sur le contraste du sujet en corrigeant l'éclairage naturel ; il peut par exemple adoucir les ombres – atténuer le contraste – au moyen d'un réflecteur bien placé ou d'un coup de flash convenablement dosé ou inversement, augmenter si nécessaire le contraste à la prise de vue grâce aux filtres de contraste. A la prise de vue sur films négatifs, les sujets à contraste extrême posent aussi un problème mais plus facile à résoudre puisque l'intervalle des luminations que peuvent enregistrer ces émulsions est de l'ordre de 3000 à 1. Cependant, comme tous les posemètres, incorporés ou non, sont étalonnés pour un contraste moyen – celui de la majorité des sujets photographiques – les indications fournies par ces précieux appareils de mesure doivent être corrigées pour les sujets de contraste extrême, sous peine d'avoir une sous-exposition des ombres dans le cas d'un sujet de contraste élevé et une densité générale du négatif augmentée inutilement dans le cas d'un sujet très faiblement contrasté (figure 1). |
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Notons enfin que la vérification du contraste du sujet en tant que facteur pouvant influencer la lumination exacte du film est encore plus justifiée si le photographe souhaite ensuite contrôler rigoureusement le contraste du négatif. |
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A suivre : Le contraste du négatif |
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Claude Bouchot |